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Libération

L'année noire de Mitsubishi

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Chute des ventes, scandales...contrôlé par DaimlerChrysler, le constructeur japonais supprime 9700 emplois sur 65000.
publié le 27 février 2001 à 23h12

Tokyo, de notre correspondant.

Imaginez: la puissance de Mercedes alliée à la précision nipponne. Sur le papier, l'acquisition l'an dernier par DaimlerChrysler de 34 % du capital de Mitsubishi Motors (MMC) avait toutes les apparences du «deal» parfait. Six mois plus tard, l'heure est presque aux condoléances. Le PDG de Mitsubishi, Takashi Sonobe a confirmé hier à Tokyo la suppression de 9700 em plois sur 65 000, et la fermeture probable de l'usine d'Oe près de Nagoya. Mitsubishi Motors fait face à l'une des plus graves crises de son histoire: sa production va diminuer en 2002 de 20 %.

Scandales. Mitsubishi est surtout réputée au Japon pour ses véhicules familiaux et ses voitures compactes à prix abordables, ainsi que pour la fameuse 4 x 4 Pajero, vendue dans le monde entier. Depuis un an, son nom rime avec déboires, scandales, ventes en chute libre et chahut médiatique. A peine l'alliance avec DaimlerChrysler était elle scellée que le groupe japonais était accusé par des clients et par l'administration d'avoir longtemps camouflé de graves défauts de fabrication sur ses voitures. Le ministère des Transports enquête, perquisitionne et trouve les preuves cachées. L'ancien PDG de la firme, Katsuhiko Kawasoe, doit démissionner. Plus de 1,5 million de véhicules, soit un an de production, sont rappelés pour vérification par MMC!

Jurgen Schrempp croit pourtant toujours aux vertus de Mitsubishi. Pour le grand patron allemand, qui a dépêché en janvier à Tokyo son bras droit Rolf Eckrodt,