Menu
Libération

L'Europe s'ouvre aux produits des pays les plus pauvres.

Article réservé aux abonnés
L'opposition des betteraviers français n'a pas arrêté Bruxelles.
publié le 27 février 2001 à 23h12

Bruxelles (UE), correspondance.

Cuisante défaite du lobby sucrier face aux plus pauvres de la planète. Malgré l'opposition de la France, l'Union européenne a décidé hier d'ouvrir son marché aux pays les moins avancés. Ces 48 «PMA» qui rassemblent, entre autres, le Soudan, l'Erythrée et Haïti, pourront exporter vers la Communauté, à droits nuls et sans quotas, la totalité de leurs produits à l'exception des armes, «pour des raisons évidentes». Cet accord s'applique dès l'an prochain, sauf pour la banane (2006), le sucre et le riz (2009). D'ici là, ces trois produits ultrasensibles bénéficieront de réduction progressive de droits de douane et de certains contingents à droits nuls.

Le front des quatre. «C'est une première sur la planète, s'est enthousiasmé Pascal Lamy, le commissaire européen au Commerce, quelque chose de peu important pour nous mais de très important pour les bénéficiaires.» L'accord a été obtenu après d'âpres discussions entre les ministres des Affaires étrangères, très divisés au départ entre les adeptes d'une libéralisation rapide et la «bande des quatre», inquiets des préjudices économiques et politiques (la Belgique, le Portugal, l'Espagne et la France).

Rassurés par les concessions de dernière minute, sans doute ébranlés par l'intervention de Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, en faveur de la proposition de la Commission, les deux premiers ont lâché prise, timidement rejoints par l'Espagne.

Paris isolé. Seule la France, qui ne voulait pas s