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Libération

Microsoft cherche son salut en appel

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La cour doit infirmer ou confirmer le démantèlement.
publié le 27 février 2001 à 23h12

Washington, de notre correspondant.

L'écran n'est occupé que par des visages de juges et d'avocats, figés comme des oeufs en gelée. Sur chaque photo, on entend une voix. Tantôt celle, incisive, d'un juge qui interroge, interrompt, rebondit. Tantôt celle, déférente, d'un avocat qui répond avec une extrême précision. Pour un peu, en allumant la chaîne de télévision C-Span, hier matin, on se serait cru deux mois en arrière, lorsque la Cour suprême débattait publiquement de l'intérêt de recompter les voix litigieuses de Floride... Pour certains passionnés, l'enjeu de l'affaire jugée pendant deux jours par la cour d'appel du district de Columbia, vaut bien l'élection d'un Président. Il s'agit de savoir si Microsoft mérite d'être coupé en deux comme un vulgaire ver de terre, ainsi que l'a décidé le 7 juin dernier le juge initialement chargé de l'affaire, Thomas Penfield Jackson. Ce dernier a en effet jugé que Microsoft a profité du monopole détenu par son logiciel d'exploitation Windows (qui équipe 95 % des PC) pour imposer la vente d'autres produits comme son logiciel de navigation sur l'Internet, Explorer.

«Faire sérieux». Consciente de sa mission historique, la cour d'appel, saisie par Microsoft, a décidé d'entendre les différentes parties pendant deux jours, au lieu d'une heure comme c'est le cas ordinairement. Elle siège en séance plénière, ce qui n'est pas non plus habituel: sept juges au lieu de trois. Imitant l'exemple de la Cour suprême, elle a autorisé les micros à entrer