Faute d'avoir obtenu des aides financées par le budget communautaire, (Libération du 27 février), les pouvoirs publics français s'apprêtent à mettre la main au portefeuille pour venir en aide aux quelque 40 000 éleveurs de bovins mis en difficultés par la crise de la vache folle. Hier après-midi, à Paris, une réunion de sortie de crise s'est tenu entre Jean Glavany, le ministre de l'Agriculture, et les principaux acteurs de la filière viande. Les deux parties divergeaient encore sur le montant des sommes à engager dans les jours qui viennent: des estimations ont en tout cas circulé, parlant de 500 millions à 2 milliards de francs de subventions, davantage peut-être.

Crédits existants. «Nous attendons des aides ciblées pour compenser les pertes passées, celles que nous avons constatées jusqu'à maintenant, et d'autres pour anticiper une nouvelle dégradation du marché si la crise continue», explique un syndicaliste agricole. Le détail de ces mesures devrait être connu dans la soirée d'aujourd'hui. Le financement de l'enveloppe ne semble pas poser de gros problèmes à Laurent Fabius, le ministre des Finances: «Nous redéploierons des crédits déjà existants. Les choix définitifs seront arrêtés dans les jours qui viennent», explique l'un de ses proches. Le bras de fer entre Luc Guyau, le patron de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), qui menace régulièrement de lâcher dans les villes ses troupes d'éleveurs mécontents, et Jean Glavany, paraît donc se