Londres, de notre correspondant.
Simple fatalité ou crise d'un système? Après la vache folle et la peste porcine, la fièvre aphteuse qui frappe depuis une semaine la Grande-Bretagne relance le débat sur des méthodes d'élevage de plus en plus intensives. Le ministre de l'Agriculture, Nick Brown, s'en est lui-même fait l'écho durant le week-end: «L'industrialisation poussée ne serait-elle pas en partie responsable?»
Ses entretiens avec ses homologues européens à Bruxelles lundi et hier n'ont pas tourné au procès. Son gouvernement a au contraire été félicité pour sa promptitude à réagir. Personne ne songe davantage à imputer aux éleveurs britanniques la résurgence d'un mal disparu du royaume depuis vingt ans. «Cela aurait pu arriver dans n'importe quel pays», a déclaré un membre de la commission européenne. Le virus d'un type (O) particulièrement contagieux est originaire d'Asie. «Comment est-il arrivé là? Voilà la vraie question», insiste un diplomate. Au National Farmers Union (NFU), le syndicat britannique des exploitants agricoles, on met en cause la multiplication des échanges. «C'est dans la globalisation qu'il faut rechercher la cause de nos ennuis», selon Martin Haworth, expert au NFU. «Les Britanniques sont de plus en plus nombreux à se rendre en vacances dans des pays déjà touchés par la fièvre aphteuse comme la Turquie.»
Périple dangereux. Il reste à savoir pourquoi les mesures draconiennes prises par les autorités ont été jusqu'à présent incapables d'enrayer l'épizooti