Pour comprendre l'influence d'Alan Greenspan sur l'économie américaine, il suffit de regarder CNN. Hier matin, quand le président de la réserve fédérale (Fed) a commencé son allocution devant la Chambre des représentants, face aux caméras de toutes les télévisions, les marchés financiers étaient en berne et naviguaient en territoire négatif. Puis, après quinze minutes, est venue la «phrase magique»: «Le ralentissement économique qui a commencé au milieu de l'année dernière n'est pas encore arrivé à son terme», a indiqué Greenspan, prévoyant encore quelques semaines difficiles, et envoyant du même coup un clair signal pour une nouvelle baisse des taux d'intérêt. Aussitôt, en bas et à gauche de l'écran de CNN, les cotes du Dow Jones et du Nasdaq se mettaient à grimper: +10, +20, +30...
Alan Greenspan a estimé que la déprime économique actuelle outre-Atlantique n'était pas encore terminée. Sans dresser un tableau trop négatif pour ne pas affoler les économistes, et pour conforter les marchés dans leur attente d'une baisse des taux, le président de la Fed s'est inquiété du montant des stocks accumulés par les compagnies américaines, face à des ventes chancelantes. Il a précisé dans le même temps que les signes de ralentissement constatés l'année dernière «étaient moins évidents en janvier et février 2001».
Après les deux baisses des taux de janvier, Alan Greenspan semble s'être accordé un temps de réflexion, avant de décréter ou non une autre baisse du loyer de l'argent lors de la