Menu
Libération

Le Liban piégé par son Eldorado immobilier

Article réservé aux abonnés
8 à 9 milliards de dollars gelés dans ce secteur en panne.
publié le 1er mars 2001 à 23h48

Beyrouth

de notre correspondante

Le Premier ministre libanais, Rafic Hariri, qui a présenté mardi à Paris son programme de redressement économique, vient d'obtenir le satisfecit «unanime et sans réserve» des bailleurs de fonds internationaux qui ont déboursé un prêt de 500 millions d'euros (dont le tiers en donations) pour le Liban. Mais ici, l'«effet Hariri» n'est plus ce qu'il était. Son retour au pouvoir, en octobre, ne suscite plus d'enthousiasme. L'euphorie de l'immédiat après-guerre a fait place à la sinistrose. Depuis 1996, le pays traverse une crise sans précédent à laquelle le milliardaire libano-saoudien, qui a dirigé trois gouvernements successifs entre 1992 et 1998, n'est pas étranger. Une récession dont l'un des symptômes les plus aigus est la crise de l'immobilier. Moteur de la reconstruction libanaise, ce secteur souffre aujourd'hui d'une offre excédentaire. Les rares chiffres disponibles sont éloquents: selon la dernière étude sur le parc immobilier, qui remonte à 1996, 18 % des logements et 26 % des locaux commerciaux étaient vides à cette date. Même en tenant compte de l'importante diaspora libanaise, qui conserve un pied-à-terre au pays, cela fait beaucoup.

Euphorie. Pour l'économie, la facture est lourde: entre huit et neuf milliards de dollars (8,6 et 9,6 milliards d'euros) sont gelés dans l'immobilier, qui a drainé de très loin le plus d'investissements depuis la fin du conflit libanais (1975-1990). Entre 1991 et 1995, le boom immobilier a monopolisé le ti