Cette année, le 5 mars, la très familiale célébration de l'Aïd el-Kébir (la Grande Fête, en arabe) risque fort d'avoir un arrière-goût de fête triste. Après discussion entre le ministère de l'Agriculture, le Premier ministre et le ministère de l'Intérieur, chargé des cultes, ce dernier a annoncé hier soir que l'abattage rituel ne serait pas interdit comme en Belgique mais que, en revanche, il ne pourrait être assuré comme les autres années, pour cause de risques sanitaires.
Clé de voûte. A cause de l'épizootie de fièvre aphteuse dans le cheptel britannique, c'est donc la clé de voûte de la fête le sacrifice rituel du sacro-saint mouton en famille qui se trouve compromise, au nom du principe de précaution.
La décision de Daniel Vaillant, ministre de l'Intérieur, a été prise en concertation avec les principales fédérations musulmanes, mosquées et autres représentants du culte musulman. Vivement sollicité par une communauté musulmane inquiète, le ministère de l'Intérieur a longtemps hésité entre l'interdiction totale de l'abattage qu'il a finalement exclue et la mise à l'écart d'abattoirs spécifiques, surveillés par les services vétérinaires, solution retenue uniquement pour les régions Nord-Pas-de-Calais et Ile-de-France. «Le mouton français est sain et l'Intérieur n'a pas les moyens juridiques d'interdire l'abattage rituel», a expliqué Daniel Vaillant.
A raison de 50 000 bêtes en voie d'abattage en France (sur les 120 000 répertoriées chaque année), la pénurie a d'ores e