A 30 ans, Christelle n'est «pas heureuse» en entreprise. Conseillère en ressources humaines, elle ne supporte pas le quotidien salarié, le manque de liberté, le contrôle permanent de la hiérarchie.

«Je travaille depuis cinq ans environ et je n'ai jamais accepté de CDI. Je ne me sens pas à l'aise dans le monde du travail. On ne nous laisse pas suffisamment de liberté, trop de choses sont imposées. La dernière entreprise où j'ai travaillé était terriblement stricte. J'y faisais des bilans de compétences dont les procédures étaient rigides et les synthèses écrites étaient revues et corrigées au stylo rouge, comme à l'école. Je me suis plainte à la responsable de ce manque d'autonomie et de confiance. Elle n'a pas nié, m'a dit qu'il était normal d'être un peu coercitif pour vérifier si j'avais la culture de l'entreprise. Elle a ajouté que je n'avais pas une "personnalité à travailler en entreprise". J'étais embauchée pour plusieurs mois de mission, je suis partie au bout de deux. J'avais l'impression d'être une marionnette, un robot à qui on dit quoi faire. Il faut s'adapter à des règles, les suivre sans y déroger, même dans la vie quotidienne du bureau. Quand j'arrivais le matin, je faisais un bonjour à la cantonade, on m'a fait remarquer gentiment qu'il fallait que je fasse le tour des bureaux individuels et que je serre la main de tout le monde. A midi, il était plutôt conseillé de déjeuner avec les collègues. S'absenter une ou deux fois passe, après, cela devient louche et le