Menu
Libération

La pression grandit sur les labos

Article réservé aux abonnés
Pour sauver les brevets, ils sont prêts à varier les prix.
publié le 5 mars 2001 à 23h52

Un pas en avant, mais peut-être deux pas en arrière. Pressés par des ONG puis par l'Onusida, les laboratoires se rallient progressivement à l'idée d'établir des prix différents pour les médicaments antisida selon la richesse des pays. «Et ce n'est pas rien, veut-on croire à l'Onusida, c'est un vrai tabou qui a été levé.» En contrepartie, ces mêmes labos veulent sauvegarder la protection des brevets pour une durée de vingt ans que leur confère l'accord Trips (lire encadré), validé par l'OMC en 1995. Et tenter d'écarter la menace des «génériqueurs» (fabricants de copies) qui multiplient les offres à bas prix.

Risque de contournement. «Le business défend le business», explique un diplomate européen. Certaines firmes auraient compris «que si elles ne bougeaient pas sur la variation de prix, elles risquaient de tout perdre, par le contournement systématique des droits de propriété industrielle.» C'est ainsi que cinq grands laboratoires ont signé une convention avec trois pays (Rwanda, Ouganda, Sénégal). Et que le britannique GlaxoSmithKline, n° 1 mondial, a annoncé, il y a deux semaines, vouloir proposer des traitements antisida 90 % moins cher à certaines ONG. «31 gouvernements ont exprimé leur intérêt et nous travaillons avec des partenaires des Nations unies pour finaliser les arrangements», assure GlaxoSmithKline.

Les faits restent néanmoins têtus. «En Côte-d'Ivoire, assure ainsi Act-Up, après deux ans de négociations avec les labos, le prix d'une trithérapie mensuelle reste de