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Libération

Plan d'urgence pour ranimer le Japon

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Chômage record, consommation en panne, l'archipel se fige.
publié le 6 mars 2001 à 23h53

Un nouveau plan d'urgence se profile pour le Japon. Après la chute libre de l'indice boursier Nikkei, tombé la semaine dernière à son plus bas niveau depuis quinze ans avant de remonter hier, le gouvernement du très impopulaire Yoshiro Mori planche sur de nouvelles mesures qui devraient être annoncées ces jours-ci. Dans l'indifférence totale ou presque.

L'annonce, vendredi, des derniers chiffres du chômage a en effet assommé l'archipel. Depuis le début de l'année, 3,7 millions de personnes y sont privées d'emploi, soit 4,9 % de la population active. Un chiffre bien plus faible, certes, que ceux en vigueur dans la plupart des pays européens, mais qu'il convient de mettre en rapport avec la spécificité nipponne. Au Japon, les compagnies de travaux publics, les banques et les administrations conservent mal gré la crise, des effectifs pléthoriques. Ceux-là sont directement menacés par les restructurations en cours dans les secteurs industriels et bancaires.

Cette mauvaise nouvelle sociale est une épée de Damoclès supplémentaire au-dessus d'un archipel de plus en plus tétanisé. La consommation y est en panne. Les commandes de machines-outils ­ baromètre industriel par excellence ­ ont reculé de 6 % en janvier. Le tout, sur fond de tétraplégie politique. La démission attendue de Yoshiro Mori pourrait n'intervenir qu'en avril, après le vote définitif du budget 2001 par le Parlement. Au risque de voir, en cette fin d'année fiscale nipponne, les prévisions des investisseurs et des anal