Trois en un mois. Le 23 janvier, Philippe Brugisser, patron du groupe aérien suisse SAirgroup, artisan des ambitions européennes de Swissair, est remercié pour être remplacé par Eric Honegger, ancien ministre suisse des Finances. Le 5 février, Paul Reutlinger, quarante-huit ans de maison, en charge du groupe AOM, après avoir officié chez Sabena, jette lui aussi l'éponge. Et depuis hier, les 12 compagnies aériennes européennes logées dans le giron de Swissair n'ont plus de patron. Nommé par Eric Honegger à la tête de SAirlines pour revoir les participations du groupe aérien helvétique, Moritz Suter a, à son tour, remis sa démission. Avec effet immédiat. «Moritz Suter motive son départ par le fait que la structure de la direction actuelle de SAirlines ne lui permet pas de mener à bien sa mission », dit, sibyllin, le communiqué officiel. La Bourse de Zurich a fait son interprétation. Radicale. Le titre SAirgroup a plongé mercredi pour tomber à 201,2 francs suisses, contre 350 francs suisses il y a dix-huit mois. La démission de Suter, c'est l'épilogue de la fable de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf.
Deux épines. Aujourd'hui, ce dossier aérien en grande déconfiture se résume en trois questions.
1) SAirgroup est-il «opéable» ?
2) Eric Honegger annoncera-t-il le 2 avril, date à laquelle SAirgroup devrait afficher des pertes de 770 millions de francs suisses, qu'il ne remet pas un sou dans les trois compagnies françaises AOM, Air Liberté et Air Littoral ? I