L'Irlande du Nord compte un seul foyer de fièvre aphteuse, mais beaucoup de vaches folles. Beaucoup plus qu'on ne l'imaginait. Le 8 février dernier, le ministère britannique de l'Agriculture (MAAF) a faxé à Bruxelles le bilan de la première grande campagne de tests de dépistage de l'ESB réalisée outre-Manche. A l'instar de celle lancée l'an dernier sur les bovins dans le grand ouest français, cette campagne de tests a été réalisée sur des animaux «à risques»: des bêtes abattues d'urgence à la ferme parce qu'elles étaient mourantes sans que le diagnostic d'ESB n'ait été posé ou qu'elles avaient eu un accident. De ce document que nous avons pu consulter, il ressort que sur 2 546 animaux testés entre juin et décembre 2000, 55 étaient en phase finale d'ESB. 2 bêtes sur 100 sont des vaches folles dans cette «classe tout risque». A titre de comparaison, en France, la campagne réalisée sur un échantillon bien plus vaste (15 000 bêtes accidentées) avait révélé une proportion de 2 vaches folles sur 1000. Soit dix fois moins.
Défaillance. Ultime mauvaise nouvelle pour les Britanniques: parmi les 55 cas dépistés, l'un est né en septembre 1996, soit deux mois après que les abats à risque et cadavres ont été interdits dans la fabrication des farines animales encore autorisées aux porcs et volailles. Cette mesure était pourtant supposée empêcher définitivement que des vaches soient contaminées par la consommation «accidentelle» d'aliments qui leur étaient interdits.
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