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Libération

Suez-Air Liquide: il n'y aura pas d'eau dans le gaz

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La tentative de rapprochement de Mestrallet a échoué.
publié le 10 mars 2001 à 23h58

Comment ne pas perdre la face quand, après une tentative maladroite de drague, on vient de se prendre un râteau devant tout le monde? Retenter le coup avec plus d'arguments ou assumer sa déconvenue et passer à autre chose? C'est le dilemme qui s'est posé cette semaine à Gérard Mestrallet. Le président de Suez-Lyonnaise des Eaux a été éconduit bruyamment par Alain Joly, patron d'Air Liquide, après lui avoir proposé de rapprocher leurs deux groupes. Vendredi, le président de Suez a choisi: il abandonne les frais et ne lancera pas d'OPA (offre publique d'achat) hostile.

Dès le début, l'idée d'une fusion semblait surprenante, les deux groupes ayant des métiers différents. Suez-Lyonnaise est un des leaders mondiaux des services aux collectivités pour l'eau, l'énergie et l'environnement. Air Liquide produit des gaz (hydrogène ou hélium) qu'il vend ensuite à des grou pes industriels. Mais les stratégies des deux groupes se rapprochent. Suez vient de se réorganiser sous l'appellation «Suez Industrial Solutions» pour proposer des solutions globales aux industriels. Et Air Liquide est convaincu que son avenir se situe dans le développement des services.

Secret. Bref, en y mettant les mots et l'argent, Suez-Lyonnaise aurait pu séduire Air Liquide. Surtout que le groupe d'Alain Joly était jusqu'à cette semaine délaissé par les investisseurs. Mais la méthode d'ap pro che n'a pas été la bonne. Gérard Mestrallet raconte: «J'ai rencontré, à ma demande, le président d'Air Liquide le 21 février