Machine arrière chez Technip. Après avoir signé en juillet un des premiers accords autorisant les syndicats à utiliser les outils informatiques internes, la direction de cette grande entreprise d'ingénierie (plus de 60 % de cadres) s'en mord les doigts. Elle vient de rappeler à l'ordre deux organisations syndicales (la CFDT et l'Ugict-CGT) et de couper les liens hypertextes que celles-ci avaient tissés vers l'extérieur. Les liens hypertextes, ce sont les clics de souris qui permettent de surfer. De glisser, par exemple, du site de la CFDT de Technip sur l'Intranet à celui de la Confédération sur l'Internet. Ou vers les sites du ministère du Travail, de l'Organisation internationale du travail (OIT), de la Cnil, etc.

Tentations. «Rendez-vous compte, il y avait jusqu'à 150 liens hypertextes», s'étouffe Anne Decressac, directrice des ressources humaines de Technip. Soit autant de tentations pour les salariés de faire le mur virtuel de l'entreprise. «L'accord que nous avons signé en juillet a été mal interprété, argumente la direction des ressources humaines. Nous avons donné une place sur notre réseau aux organisations syndicales, mais ce n'est ni plus ni moins qu'un panneau d'affichage comme il en existe dans les couloirs.» Exit donc les liens hypertextes sur l'intranet: tout contact avec l'extérieur est interdit. La CFDT s'est résignée: «On négociera petit à petit des avenants à l'accord.» La CGT, dont la présence est historique chez Technip, fustige la frilosité de la directi