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Libération

Yahoo perd son «ticket» gagnant.

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Tim Koogle, alias «TK», le patron du portail a démissionné.
publié le 12 mars 2001 à 23h59

Au néophyte, les phrases des employés de Yahoo paraissent parfois incompréhensibles: «Ticket est à Paris», «Ticket va faire une annonce»... On finit par comprendre que Ticket, c'est TK, prononcé à l'américaine, pour Timothy Koogle. Pendant cinq ans, Yahoo et TK se confondent: le premier n'était en 1995 qu'un petit annuaire de sites bidouillé par deux étudiants; le second en fit un réseau international de portails (sites multiservices): près de 2 000 employés et 185 millions de visiteurs par mois fin 2000. Et une capitalisation boursière qui, un temps, surpassa celle de Boeing ou de Texaco.

La semaine passée, TK, 49 ans, annonçait sa démission du poste de numéro 1 de l'entreprise, se cantonnant à celui de président du conseil d'administration (chairman). Et brusquement, son nom symbolisa la défaillance de l'entreprise: au même moment, était annoncée la révision à la baisse des estimations de chiffre d'affaires pour le premier trimestre 2001. Couronnement d'un parcours boursier catastrophique: l'action Yahoo a fondu de 90 % depuis un an.

Lorsque TK rejoint l'entreprise en 1995, peu après sa création, Jerry Yang et David Filo sont en train de compromettre leurs études, mais leur site fait un tabac auprès des internautes. Tim Koogle, chef d'entreprise chevronné, a compris le potentiel de l'Internet et flaire celui de l'entreprise. Il a commencé sa carrière à Motorola, avant de devenir président d'Intermec, entreprise pionnière dans les systèmes de codes-barres. Il convainc les deu