Amiens envoyé spécial
Amiens, sa cathédrale rénovée, ses métallos sinistrés, ses centres d'appels fraîchement installés. Sans oublier son taux de chômage (12,1 %) supérieur de trois points à la moyenne nationale. Et son député-maire UDF, Gilles de Robien, douze ans de mairie, qui revendique la paternité des 1 500 postes de téléopérateurs créés sur sa commune. Face à lui se trouve Maxime Gremetz, député de la zone nord (industrielle) et tenant de l'aile radicale du Parti communiste. Il essaie de se battre contre une série de fermetures d'usines multinationales, dont celle de l'équipementier automobile Magneti Marelli (Fiat) qui va supprimer 550 emplois. Deux députés, deux cultures, deux visions de l'emploi qui s'affrontent pour diriger cette ville de 135 000 habitants. Mais le maire, quelle que soit sa couleur politique, a-t-il les moyens de mener une politique locale de l'emploi?
Dans la cathédrale. «Le maire n'est pas celui qui a l'idée géniale, dit Gilles de Robien. C'est celui qui la perçoit. Avec les centres d'appels, j'ai eu de la chance!» Amiens, qui vient d'être élue «première cyberville de France» (1), est en passe de devenir la capitale des centres de relation clientèle. De gigantesques plateaux téléphoniques fleurissent dans le centre-ville, donnant un petit côté start-up à cette cité qui fut longtemps ouvrière. Ce «changement de look», dixit Gilles de Robien, est le fruit de rencontres et, surtout, du «volontarisme politique.» Joël Peron, ex-entrepreneur parisien, d