Berlin de notre correspondante
Ce n'est pas encore aussi grave qu'en Amérique ou au Japon, mais l'inquiétude s'installe à son tour en Allemagne. Depuis quelques jours, un à un, les principaux économistes et instituts de conjoncture allemands révisent à la baisse leurs prévisions de croissance pour 2001. Ce sera 2,2 % seulement, contre 3 % l'an dernier, a annoncé hier le groupe de travail réunissant les principaux économistes des grandes banques du pays, rabotant son pronostic de près d'un demi-point. Le décrochage allemand par rapport à ses partenaires de la zone euro devrait ainsi se confirmer: pour l'ensemble de la zone euro, les banquiers allemands prévoient une croissance de 2,6 %, contre 3,4 % en 2000.
Vulnérabilité. Le fait que l'Allemagne ne joue plus son rôle de locomotive économique européenne n'est pas nouveau: depuis 1997, la croissance économique est plus forte en France qu'en Allemagne, rappelle Gustav Adolf Horn, expert de l'institut de conjoncture berlinois DIW. Cette année, l'écart risque pourtant de se creuser davantage encore, s'inquiètent les économistes allemands, pour toute une série de raisons: la plus grande vulnérabilité de l'Allemagne à l'effondrement américain, la crise persistante du bâtiment allemand, conséquence de la réunification, et une politique économique qui fut peut-être plus judicieuse en France.
«La raison la plus importante pour ce différentiel de croissance est que la France a réussi à créer une dynamique bien plus grande sur son marché d