Londres, de notre correspondant.
Que s'est-il passé? Il y a encore une semaine, Nick Brown, le ministre britannique de l'Agriculture, ne recevait que des louanges de ses partenaires européens et de ses concitoyens. Aujourd'hui, il est attaqué de toutes parts. Entretemps, l'épizootie de fièvre aphteuse, qu'il croyait avoir «endiguée» dimanche dernier, s'est étendue à plus de la moitié du royaume et frappe depuis hier plus de 200 foyers.
La charge la plus violente émane des dirigeants irlandais. Hugue Byrne, le ministre des Ressources naturelles, condamne les récents déplacements de bétails sains vers les abattoirs et la reprise des courses de chevaux dans le royaume. «Apparemment, le gouvernement pensait que la maladie allait disparaître d'elle-même», dit-il.
Alors que le chef des services vétérinaires, Jim Scudamore, reconnaît avoir été «pris de cours» par l'ampleur du mal, Nick Brown multiplie les propos optimistes... au risque de se contredire. Dimanche, au moment où il se déclarait «certain» d'avoir «maîtrisé» l'épizootie, le pays enregistrait le nombre record de 25 nouveaux foyers de contagion. En réponse aux conservateurs qui l'accusent d'être «débordé», il affirme «contrôler» la situation.
Hier, il n'a pas exclu de faire intervenir l'armée. Les soldats pourraient faire la chasse aux sangliers. Les effectifs du ministère de l'Agriculture ne suffisent plus à la tâche, malgré le recrutement de 200 vétérinaires étrangers au cours des dernières semaines. Sur les 170 000 animaux