Stockholm

de notre correspondant

D'un coup, tout bascule. Il a suffi que le géant suédois des télécommunications, Ericsson, annonce lundi un risque de pertes de l'ordre de 500 millions d'euros (3,2 milliards de francs) pour le premier trimestre ­ au lieu du résultat nul escompté ­ pour que la machine suédoise s'emballe. Le message est arrivé alors même que les économistes locaux tiraient la sonnette d'alarme devant les résultats médiocres de l'industrie suédoise, avec une baisse de moitié des exportations... alors que tout semblait au beau fixe.

Qu'Ericsson traverse une passe difficile n'a rien d'exceptionnel. Tout le secteur des télécoms est actuellement frappé de déprime, et les annonces de licenciements se comptent par dizaines de milliers dans le monde. Mais la place particulière du groupe dans le paysage suédois fait souffler comme jamais un vent de panique dans le pays. Les pronostics pessimistes d'Ericsson reposent, une fois encore, sur les faibles résultats de ses téléphones mobiles, mais aussi sur la conjoncture américaine et le tassement des investissements dans les réseaux ­ notamment l'UMTS ­ qui constituent la vache à lait de la compagnie.

Hystérie. Devant cette impasse, plusieurs commentateurs se demandent si Ericsson a la capacité créatrice nécessaire pour trouver de nouveaux produits et se sortir de cette spirale infernale qui plonge tout le pays dans l'incertitude. Depuis lundi, l'action a perdu 25 % (70 % depuis un an) de sa valeur à la Bourse de Stockholm, ent