Menu
Libération

Argentine: austérité et crise politique

Article réservé aux abonnés
publié le 19 mars 2001 à 0h05

A l'image du violent orage qui s'est abattu vendredi soir sur Buenos Aires, le «paquet» économique annoncé par Ricardo Lopez Murphy, le nouveau ministre de l'Economie argentin, a fait l'effet d'un coup de tonnerre, dans un pays en récession depuis plus de deux ans. Le plan ne comporte aucune mesure pour réactiver l'économie, mais un strict ajustement des dépenses publiques, indispensable, selon le ministre, pour faire face au paiement de la dette extérieure et obtenir l'appui des marchés financiers. Le budget de l'Education (- 40 %) est un des plus touchés. Celui des provinces argentines est revu à la baisse, affectant plus particulièrement les enseignants et les foyers, dont les allocations familiales vont être réduites de 10 à 15 %. Dans les régions de Patagonie, les subventions de l'essence seront supprimées, et dans le Nord, celles du tabac. La réforme d'Etat prévoit le départ de 40 000 fonctionnaires publics et la suppression de diverses bourses et pensions. Enfin, la TVA sera appliquée au cinéma, à la télévision câblée et même au football. Toutes ces mesures représentent une économie de 1,962 milliard de pesos (2,19 milliards d'euros) pour cette année et 2,485 milliards (2,77 milliards d'euros) l'an prochain. Les chefs d'entreprise sont pratiquement les seuls à être satisfaits. Trois ministres (Education, Intérieur et Développement social) ont démissionné en signe de protestation, suivis par tous les secrétaires d'Etat et fonctionnaires du Frepaso, l'aile gauche de l'A