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Libération

Le Brésil en croisade contre les lobbies pharmaceutiques

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Brasilia soutient la production de médicaments génériques antisida.
publié le 19 mars 2001 à 0h05

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont annoncé hier la réunion, en avril en Norvège, d'un atelier d'experts, pour étudier les moyens d'améliorer l'accès des pays pauvres aux médicaments essentiels protégés par des brevets, ou à des médicaments génériques (copies).

Les grands laboratoires pharmaceutiques viennent d'entamer un procès contre le gouvernement sud-africain qui veut importer des médicaments génériques contre le sida (Libération du 5 mars). Les Etats-Unis ont d'autre part attaqué le Brésil devant l'OMC pour avoir autorisé la production de génériques.

Rio de Janeiro, de notre correspondant.

La politique brésilienne de lutte contre le sida, qui passe par la production de copies de médicaments antirétroviraux, bouscule le marché pharmaceutique mondial. «Les baisses de prix offertes récemment par les entreprises pharmaceutiques à certains pays africains et toutes les discussions en cours dans les forums internationaux sur les brevets découlent de la proposition brésilienne faite lors du forum de Durban en Afrique du Sud», constate le docteur Paulo Roberto Teixeira, coordonnateur du programme brésilien de lutte contre le sida. Lors de ce congrès mondial sur le sida, l'an dernier, le Brésil a proposé d'exporter sa technologie de production de médicaments copies des antirétroviraux. En fait, le Brésil duplique sept des douze antirétroviraux existants, en profitant d'une brèche légale: ces sept médicaments datent d'avant l'ad