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Libération

Une grève à moi toute seule.

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publié le 20 mars 2001 à 0h07

Son employeur lui devait de nombreuses heures supplémentaires qu'il refusait de payer. Gaëlle, 33 ans, a décidé de faire grève. Licenciée, elle a gagné son procès aux prud'hommes.

«Tout a commencé comme dans un rêve. J'ai trouvé un contrat d'un an dans une maison d'hôte dans le midi. Le site était vraiment magnifique: un mas du XVIe siècle avec champs de lavande en contrebas, piscine, terrasse. Je suis tombée amoureuse du lieu. Mon mari et moi voulions quitter la région parisienne. Nous avons démissionné de notre travail et sommes partis avec nos trois enfants.

«J'ai commencé à travailler en juin 1999. J'avais quatre chambres d'hôte et trois gîtes à gérer. J'accueillais les gens, m'occupais des repas, faisais le ménage. Je travaillais beaucoup, au minimum neuf heures par jour, régulièrement douze et même parfois, dix-huit heures. Ce jour-là, j'ai organisé un cocktail de cinquante personnes pour l'anniversaire de mon employeur et de sa fille. Tout allait bien. Mais, en juillet, j'ai eu un accident avec la voiture de société. J'étais en tort, j'avais plié le véhicule dans une ornière. Mon employeur m'a demandé 35 000 francs, j'ai refusé sachant que c'était un véhicule de société. Comme le conflit s'envenimait, je lui ai proposé 10 000 francs, mais il n'a rien voulu savoir. A partir de là, il est devenu désagréable. Il me parlait à peine, m'a retiré l'accès à l'ordinateur et au téléphone. Un matin, il m'a reproché dix minutes de retard devant les clients. Je lui ai donc demandé d