Buenos Aires, correspondance.
Un nouveau plan d'ajustement? Les Argentins sont dans la rue pour dire qu'ils n'en veulent plus. L'annonce vendredi d'une batterie de mesures destinées quasi exclusivement à couvrir le déficit public suscite une énorme mobilisation dans tout le pays et l'appel à d'innombrables marches, grèves et protestations. Au point que, dimanche soir, le président Fernando de la Rua adressait un discours télévisé à ses concitoyens: «L'Argentine, malheureusement, ne croît plus depuis plusieurs années. [...] Notre pays emprunte chaque année à l'étranger plus de 11 milliards de dollars [...] Ni l'Etat, ni les provinces ne sont en mesure de résister à cette situation.»
Appelant à un gouvernement d'union nationale, il annonçait hier l'entrée au ministère de l'Economie du libéral Domingo Cavallo, issu du précédent gouvernement de Carlos Menem. En l'appelant au chevet de l'économie argentine, le président Fernando de la Rua a tenu sa promesse d'élargir son gouvernement. Mais a infléchi vers le libéralisme, jetant une nouvelle fois des milliers de manifestants dans les rues.
Grève générale. Confronté depuis deux ans à la récession et à un taux de chômage officiel de 15%, le gouvernement annonçait vendredi des coupes budgétaires, entraînant une levée de boucliers dans tous les secteurs. Les premiers à réagir ont été les étudiants et les enseignants, d'autant que l'éducation a toujours été la priorité de l'Union civique radicale (UCR, au pouvoir avec le Frepaso, aile gau