Tati n'a plus la baraka. Trois ans après avoir fermé son magasin de la rue de Rennes, à Paris, le roi du pas cher confronté à des pertes sévères s'apprête à en faire autant avec celui de la place de la République. Les trois étages sur 2 500 mètres carrés de ce Tati-là, ouvert en 1975 comme celui de Montparnasse, viennent d'être vendus à HRO, un promoteur immobilier anglo-saxon. Le montant de l'opération n'est pas encore rendu public.
Déclin. «Vous en saurez plus dans les jours qui viennent», explique un proche de Fabien Ouaki, 42 ans, le PDG de ce groupe familial qui a fait les beaux jours du quartier Barbès, son berceau depuis 1948, avant de décliner insensiblement depuis le milieu des années 1990. A cette époque, les H&M et autres Zara fraîchement débarqués en France ont su imposer leur puissance financière et leur hyperadaptabilité au moindre changement de l'air du temps pour tailler des croupières à l'enseigne rose vichy. Et l'héritier Ouaki a peut être compris un peu tard que l'avenir de Tati passait par une multiplication des enseignes à la périphérie des grandes villes plutôt que par des diversifications hasardeuses dans la mode branchée ou à l'étranger: en banlieue, le prix du foncier est plus léger qu'à Paris, et la clientèle, plus modeste, continue à affluer et à s'arracher les fringues en vrac. Signe des temps, le PDG était hier accaparé par l'inauguration de son nouveau magasin à Sevran, en région parisienne: «C'est l'événement de la semaine», commente une respons