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Libération

Vie privée, l'exception culturelle

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Américains et Européens s'opposent.
publié le 22 mars 2001 à 0h09

La protection de la vie privée est sur la sellette aux Etats-Unis. Et l'Europe peine plus que jamais à faire respecter sa conception. On croyait pourtant le «Safe Harbor» sur les rails: ce dispositif, censé protéger les Européens contre une utilisation abusive de leurs données privées, a été péniblement accepté par les Américains après deux ans de tractations. Avant même qu'il n'entre en vigueur, en juillet, cet accord est l'objet d'un tir de barrage.

Depuis novembre dernier, date d'ouverture des inscriptions, seules 33 firmes américaines ont déclaré qu'elles en respecteraient les règles. Plus ennuyeux, on ne trouve sur cette liste, à part Hewlett-Packard, ou the Dun & Bradstreet Corporation, aucune entreprise phare: ni Microsoft, ni AOL-Time Warner ni Amazon... Et pour cause: elles y sont opposées.

Souveraineté nationale. L'Online Privacy Alliance (OPA), qui regroupe le gratin des net companies (Double-click, AOL-Time Warner, Real Networks, E-bay, Yahoo, Microsoft...) se bat contre la conception européenne de la protection des données.

Serge Gauthronet, consultant spécialisé sur ces questions, s'étonne du lobbying toujours aussi vivace des firmes, «alors que tous les privacy advocates (avocats de la défense de la vie privée) se mobilisent». L'expert s'inquiète surtout du front qui se développe chez les libéraux de droite contre les accords européens. Il cite des cabinets américains, comme Alston & Bird, qui militent ouvertement auprès des entreprises pour leur déconseiller de