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Libération

France Télécom: on a des dettes, et alors?

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Comme ses homologues européens, l'opérateur se fiche d'être mal noté.
publié le 23 mars 2001 à 0h09

En présentant les résultats de France Télécom, Michel Bon a sorti de son chapeau un chiffre qui fait frémir les agences de notation: 61 milliards d'euros de dettes, contre 14,6 milliards l'an dernier, la faute à Orange, la filiale de téléphonie mobile, et à l'UMTS, notamment. Seize fois ce que l'entreprise a dégagé en résultat net en l'an 2000! L'opérateur coiffe même au poteau le mam mouth européen Deutsche Telekom (56 milliards d'euros), mais aussi British Telecom (45 milliards d'euros).

Doit-on se défaire de ces boulets et, surtout, à quel rythme s'en débarrasser? A la mi-février, France Télécom avait annon cé la couleur: la dette, disait alors Jean-Louis Vinciguerra, le directeur financier de l'opérateur, devait être divisée par deux et ce, avant la fin de l'année 2002. Hier, l'ambition a été rabotée d'un cran: «Nous visons une réduction de la dette de 20 à 30 milliards.» Et Michel Bon d'ajouter: «A l'horizon de 2003. Et nous choisirons notre moment.» Quelques jours plus tôt, Deutsche Telekom, suivi de British Telecom, avaient dit en substance la même chose.

Diktat. Cette attitude risque d'attirer l'ire des agences de notation Moody's, Standard & Poors et Fitch, toutes trois d'origine anglo-saxonne. Elles font la pluie et le beau temps, balancent bons points et punitions: des A ou des B, flanqués du signe + ou du signe -. Chaque agence a son échelle. Mais elles sont toutes d'accord: si l'on quitte le A et que l'on passe en dessous de «triple B», on entre dans une zone dite