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Libération

Jeudi noir sur les places boursières

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L'Europe a donné le ton de la chute, l'euro accuse le coup.
publié le 23 mars 2001 à 0h09

«Naufrage», «chavirage» ou «plongeon». Hier, les analystes ont usé de métaphores pour résumer la tendance des marchés financiers. C'est en tout cas une belle glissade, dont beaucoup commencent à se demander si elle pourra être contrôlée. Et, surtout, où la chute s'arrêtera. Une à une, les places boursières européennes ont en effet multiplié les dérapages hier. Paris, avec - 3,96 %, lâche 18 % depuis le début de l'année et retombe au niveau du 28 octobre 1999. Londres cède plus de 4 %, après avoir plongé en séance à des niveaux jamais atteints depuis octobre 1998. Francfort (- 4,16 %) enregistre un recul de plus de 33 % par rapport à son plus haut du 7 mars 2000. Milan (- 4,68 %) perd 18,3 % depuis le début de l'année. Cruelle litanie.

La sortie de l'ours. Aux Etats-Unis, les images ne manquent pas non plus. «L'ours» serait ainsi sorti de sa tanière hier. De quoi faire fuir les investisseurs américains et chuter Wall Street. Pourquoi? Parce qu'en jargon financier, le bear market («marché ours», donc) résume une chute de plus de 20 % de la Bourse sur une période prolongée. C'est ce cap fatidique qui a été franchi hier soir. Le Dow Jones lâchait 3,69 % en séance, soit un recul de plus de 22 % par rapport à son record absolu du 14 janvier 2000, pour clotûrer à -1,03%. Après plusieurs années de bull market («marché taureau»), le réveil est glaçant. Le Nasdaq, indice des valeurs technologiques, est, lui, carrément en hibernation. Il a perdu plus de 64 % depuis ses sommets de mars 2