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Libération

A Quinze, on a moins peur

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Les dirigeants de l'Union européenne comptent sur l'euro pour ne pas subir la crise américaine.
publié le 24 mars 2001 à 0h12

Stockholm envoyé spécial

«Il y a un an, lors du sommet de Lisbonne, c'était l'euphorie absolue, la nouvelle économie était au pinacle, la croissance américaine ne montrait aucun signe d'essoufflement et les Bourses étaient au plus haut», rappelle un conseiller de Lionel Jospin. «Dix jours après, c'était le début du plongeon. Il ne faudrait pas qu'aujourd'hui on sombre dans un pessimisme exagéré. Il faut être pondéré.» C'est ce message que les Quinze, réunis depuis vendredi dans la capitale suédoise pour leur rencontre de printemps, ont voulu envoyer à leurs opinions publiques.

Stabilité. «L'Europe est la principale zone de stabilité et de croissance dans le monde», a plaidé le Premier ministre français auprès de ses collègues. «Chaque année se produisent des aléas internationaux: crise asiatique en 1997, crise russe en 1998, crise brésilienne en 1999, choc pétrolier en 2000, cette année les difficultés américaines. Chaque fois nous les avons surmontés.»

La rhétorique de l'«eurobouclier», qui a fait florès en 1997, est donc de retour. Car le ralentissement américain, plus brutal que prévu, et la plongée mondiale des Bourses préoccupent de plus en plus les Européens, qui craignent que la croissance du Vieux Continent, contrairement à ce qu'ils affirmaient jusqu'à présent, en subisse le contrecoup. Ainsi, la France a d'ores et déjà révisé jeudi sa prévision de croissance pour 2001 de 3,3 % du PIB à 2,9 %. Même la Banque centrale européenne (BCE) a infléchi son discours sur le risq