Stockholm
de notre correspondant
Il y a loin de Nice à Stockholm. Du sommet de Nice en décembre, les responsables suédois étaient revenus atterrés par l'ampleur des manifestations. Ils ont tout fait pour éviter un remake peu en accord avec la tradition suédoise. D'abord en pratiquant le dialogue avec l'Attac Suède, née en janvier, et qui compte déjà 3 500 membres.
Vendredi après-midi, lors d'un débat organisé dans la gare centrale de Stockholm, Lena Hjelm-Wallen, vice-Premier ministre, demandait de laisser le sommet en paix: «Il faut bien que les chefs d'Etat puissent travailler. Ce n'est pas avec 1 000 opposants dans les locaux qu'on aurait mieux travaillé.» «Pourquoi, tu nous vois comme des opposants?», avait rétorqué un membre d'Attac. «Non, c'est pas ça. Pas du tout. La taxe Tobin, je suis d'accord. C'est la notion Attac qui fait peur à beaucoup de gens.»
Samedi, la police avait néanmoins décidé que la manifestation d'Attac devrait s'arrêter à 500 mètres du sommet, derrière une haie de buissons, une clôture et une voie rapide. Bref, aucune chance de voir, de se faire voir et encore moins entendre. La mort dans l'âme, Attac a annulé la manifestation. «Les discours du gouvernement sur l'ouverture et le dialogue ne sont-ils que de la rhétorique?», s'interrogeait le mouvement.
Les sympathisants d'Attac ont pu se consoler en participant samedi soir à un gala avec les groupes les plus en vogue en Suède. D'autres n'ont pas eu cette patience. Vendredi soir, quelques centaines de mili