Paul Miller est l'un des trois membres de la Commission américaine pour l'égalité devant l'emploi (EEOC, Equal Employment Opportunity Commission). Cette agence fédérale est chargée de faire respecter les lois sociales contre les discriminations. Elle s'occupe également des problèmes de harcèlement sexuel. L'EEOC prépare de nouvelles réglementations et peut poursuivre en justice les entreprises qui contreviendraient aux lois.
Qu'appelez-vous discrimination génétique?
C'est le cas d'un employeur qui utilise une information génétique pour décider du sort d'un salarié: embauche, promotion, licenciement... Certaines particularités génétiques montrent une prédisposition à des maladies, comme le cancer. Cela ne signifie pas que l'on est atteint de cette maladie, ou qu'on le sera forcément. Très souvent, d'ailleurs, cela n'arrive jamais. Simplement, la probabilité est plus grande. Un employeur qui apprend qu'un salarié a de tels signes génétiques peut craindre qu'il développe la maladie ou qu'il ait un jour un enfant malade. Et refuser alors une embauche ou une promotion. Nous estimons qu'il s'agit d'une discrimination injustifiée, au même titre que celle qui peut toucher les femmes, les Noirs, ou les aveugles.
Depuis quand votre commission s'occupe-t-elle de tests génétiques?
En 1995, alors que personne ne parlait encore beaucoup de discrimination génétique, nous avons défini quelques principes. Nous avons considéré que les victimes de discrimination sur la base de tests génétiques dev