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Libération

Une vie de chien.

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publié le 26 mars 2001 à 0h11

Christophe, 32 ans, est maître-chien dans une entreprise de sécurité.

«Mon chien, il sait quand c'est l'heure d'aller travailler. Il le sent. Il me voit m'habiller, me préparer. Il fait très bien la différence entre le temps de repos et le temps de travail. Son comportement n'est pas le même. Depuis neuf ans que je suis avec lui, il n'a presque jamais refusé d'aller bosser. Les rares fois, c'est quand il est malade. Dans les rondes, il est très attentif, il surveille, se rend compte que je suis moi aussi à l'affût. Son comportement s'adapte au mien. Et à la fin de la nuit, il sent aussi que c'est fini. Une demi-heure avant, il se rapproche de la voiture, tourne autour. Nous formons une véritable équipe.

J'ai commencé à 20 ans. Quand on n'a pas fait d'études, on n'a pas toujours le choix. Pour faire ce métier, il faut aimer son chien. C'est une histoire d'amour. Moi, j'ai commencé à l'éduquer par plaisir personnel. Je lui ai appris l'obéissance, le rappel. Bref je l'ai dressé moi-même.

Mon chien, c'est le mien. Dans la profession, les gens sont propriétaires de leur animal. En principe, n'importe qui peut s'improviser maître-chien. Il suffit d'en avoir un. Mais sinon, il n'y a aucune règle. C'est bien le problème. Il faut seulement que l'animal soit tatoué et vacciné. Mon chien aussi touche un salaire. Entre trois et six francs de l'heure, c'est le Smic canin. Cet argent est utilisé pour son entretien, mais entre la nourriture et le vétérinaire, j'en suis souvent de ma poche.

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