Murayama envoyé spécial
Ils s'étaient rassemblés sans illusions. Mardi 20 mars, les quelques salariés de l'usine Nissan de Murayama affiliés à la confédération communiste japonaise Zenroren ont tenu, dans cette ville de la banlieue de Tokyo, leur dernière manifestation. Un ultime baroud d'honneur pour dénoncer l'envers du Nissan Revival Plan: la face cachée du redressement en cours du géant automobile nippon. L'usine Nissan de Murayama est l'une des victimes des restructurations aux forceps engagées par Carlos Ghosn, le sémillant PDG franco-brésilien de la firme.
Le 31 mars, ses bâtiments fermeront leurs portes pour de bon, à l'exception d'une petite unité maintenue après négociation avec les syndicats. Sur les 1 400 employés du site de Murayama, 210 pourront ainsi rester sur place. Les autres ont tous été déjà mutés ou se sont résolus à partir en préretraite.
Traumatisme. Deux autres usines japonaises de Nissan fermeront leurs portes au 31 mars. Le prix social à payer pour la remise sur les rails du second constructeur nippon, allié à Renault depuis exactement deux ans (lire ci-contre). Le traumatisme lié à ces fermetures est réel. Bien que très peu représentatifs au sein de l'entreprise moins de 1% des effectifs syndiqués les métallos communistes de Nissan ont tout de même réuni mardi dernier plus de sept cents personnes, pour dénoncer la fermeture de l'usine de Murayama et son impact sur cette banlieue industrielle habituée à vivre au rythme de l'automobile.
Tous, syndiqu