L'UMTS? «Est-ce que ce ne serait pas le Concorde du multimédia mobile?» Martin Bouygues, qui présentait hier les résultats plutôt bons de son groupe, est content de sa métaphore et il la décline à l'envi. Comme le supersonique, la téléphonie de troisième génération pourrait être un exploit technologique, mais un désastre économique. Le fils de Francis n'a pas résisté au plaisir d'expliquer pourquoi son renoncement subit à l'UMTS, face à l'hypothèque qu'il représente, était une vraie bonne décision.
Pas plombés. A regarder les abîmes de dettes dans lesquels s'enfoncent les opérateurs qui ont fait le choix du mobile supersonique, il éprouve une relative aisance. Effectivement, ses comptes à lui ne sont pas plombés. La société mère Bouygues affiche un taux d'endettement (essentiellement dû à son activité téléphonie) de seulement 10 % au 31 décembre 2000, avec moins d'un demi-milliard d'euros de dettes. 120 fois moins que son concurrent France Télécom.
Quant au pacte d'actionnaires conclu entre la SCDM (société de Martin et Olivier Bouygues) et les deux filiales d'Artemis (société de François Pinault), qui permet à Bouygues de contrôler au total 29,9 % de son capital et 31 % de ses droits de vote, et qui expire en décembre 2001, «tout porte à penser» qu'il devrait être reconduit.
La branche télécoms ne dépare pas dans l'ensemble. Elle devrait même bientôt sortir du rouge. Certes, le troisième opérateur mobile de France (avec à fin mars 5,55 millions de clients, et 17,5 % de pa