C'est un plan d'une rare brutalité qui a été annoncé hier aux salariés du groupe Marks & Spencer. D'un coup d'un seul, Luc Vandevelde, le patron de l'enseigne britannique, a décidé la fermeture, avant la fin de l'année, de tous les magasins étrangers pour se recentrer sur la Grande-Bretagne. Les 18 sites de l'Hexagone vont donc disparaître du paysage commercial, et avec eux leurs 1 700 salariés. Ceux-ci ont appris la nouvelle en arrivant sur leur lieu de travail hier matin. Une heure après que les syndicats en ont été informés.
Responsables de la direction à Paris comme dirigeants de magasin ne paraissent pas avoir bénéficié de davantage de considération. Ni de temps pour se préparer à absorber la nouvelle. «Nous l'avons appris mercredi soir. On s'attendait à des mesures de restructuration. Mais pas à la fermeture totale des magasins dans les six pays du continent. Ça a été un choc important», dit Georges Zurbach, directeur du marketing de la chaîne en France.
«Liquéfié». Hier matin, la plupart des magasins français étaient fermés. Certains, comme celui du boulevard Haussmann, l'ont été toute la journée. «Au motif que les salariés n'étaient pas en état de travailler», a expliqué la direction aux syndicats, interloqués par cette méthode pour le moins très inhabituelle. Les représentants du personnel avaient déclenché mardi un droit d'alerte sur la situation financière. Mais ils savaient que l'arrivée aux commandes, il y a un an, de l'ancien directeur général de Promodes signifi