Olivier Robert, 30 ans, journaliste «dégoûté» suite à un passage raté dans une start-up moribonde.
«Après avoir beaucoup galéré dans la presse locale, j'en ai eu marre de travailler six jours sur sept pour 8 000 francs brut par mois. J'ai donc débarqué à Paris en 1999. Il y avait des pubs pour l'Internet partout, c'était encore l'âge d'or des start-up. J'ai commencé à piger pour différents sites mais j'avais envie de stabilité. Par hasard, je suis tombé sur une petite annonce qui proposait un CDI payé 10 000 francs brut par mois chez Lanetro, un city guide espagnol qui cherchait des rédacteurs qualifiés pour sa filiale française. Je suis arrivé début octobre, il y avait une trentaine d'employés. On m'a promis une évolution rapide: l'effectif devait tripler en un an.
Au début, on m'a demandé de m'occuper de Nantes. Je devais répertorier les expos, spectacles, restaurants susceptibles d'intéresser les clients dans cette ville. Mais mon boulot n'a jamais été mis en ligne. Chaque jour, on me disait que des techniciens venus d'Espagne allaient régler le problème, mais on sentait un malaise. Puis, il y a deux mois, un collègue a été licencié abusivement, soi-disant pour avoir travaillé pour la concurrence. C'était un faux prétexte. La direction voyait que son concept ne marchait pas, elle a voulu nous faire partir. Alors, tout s'est passé très rapidement. Le harcèlement quotidien a commencé, le moindre pet de travers et c'était la porte. Le jour où on m'a demandé de recopier puremen