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Libération

Danone: le boycott pour «légitime défense».

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Les victimes du plan social en appellent aux consommateurs.
publié le 2 avril 2001 à 0h22

Danone paiera-t-il dans les supermarchés le prix de son plan social? Depuis vendredi, les salariés des deux biscuiteries LU condamnées à la fermeture, à l'horizon 2004, à Calais et à Ris-Orangis, ont dégainé leur dernière arme: celle d'un appel au boycottage des produits de la marque. «Pour sauver notre peau», dit un militant CGT de Calais.

Riposte. Depuis la fuite, en janvier, révélant le plan social en gestation, les salariés avaient imaginé une telle riposte. «On avait prévenu Riboud (PDG de Danone, ndlr). Les produits, c'est notre travail, mais, si vous nous supprimez notre boulot, on se jettera à l'eau, explique Marcel Pouchet, délégué CGT de Calais et secrétaire du CE de LU France. On ne peut pas se laisser licencier sans rien faire. On est en état de légitime défense.» Après trois mois d'attente d'un verdict qui les enterre, les salariés de Calais et de Ris-Orangis (en grève) ont, vendredi, dans un même élan et «sans concertation» appelé à laisser les produits Danone sur les rayons.

Quid des collègues des autres sites, qui pourraient pâtir d'un tel boycottage? André, militant CGT à Calais, croit savoir que «les douze sites français sont solidaires de cette décision». Marcel Pouchet nuance, embarrassé: «On n'a pas parlé depuis vendredi aux syndicalistes des autres usines. Mais ils savaient qu'on le ferait si la décision de fermeture était prise. On prend nos responsabilités.» «On se défend comme on peut. C'est une décision difficile à prendre», confirme Philippe, délégué