Stockholm, de notre correspondant.
Depuis que sa société se porte mal, Stina Nilsson est assaillie de coups de fil. Des entreprises, par centaines, qui cherchent à recruter des «pointures». La jeune femme est responsable du personnel chez Framfab, une agence de conseil spécialisée dans l'Internet, sans doute la plus emblématique de l'hystérie collective qui a embrasé la Suède jusqu'au printemps dernier. A la belle époque, la comète Framfab a eu jusqu'à 3 000 employés dans le monde, dont la moitié en Suède. Certains pronostiquaient qu'elle en aurait 20 000 en 2006. Ses consultants étaient alors évalués par les analystes à... 2,2 millions d'euros chacun, presque 15 millions de francs. Puis le krach est arrivé. Framfab a perdu 99 % de sa valeur boursière. Et, dans la foulée, a dû se séparer de près de la moitié de ses effectifs (il reste 1 800 employés). La valeur de ses consultants a chuté à 66 000 euros.
Paradoxe suédois. La déconfiture de Framfab n'est pas isolée. Ensemble, les sept agences de conseil en Internet cotées à la Bourse de Stockholm ont perdu 900 millions d'euros en 2000. Quelque 2 000 à 3 000 consultants se sont retrouvés dehors entre l'année dernière et cette année. Mais pas sur le carreau pour autant. Car, paradoxe, le secteur débauche... dans l'allégresse. Les entreprises se bousculent pour récupérer ces licenciés qualifiés. Stina Nilsson confirme: «Lorsque nous avons annoncé 350 suppressions d'emploi en novembre 2000, 200 entreprises m'ont appelé. En février,