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Libération

Les naufragés du Net. Certains salariés dépités préfèrent retrouver la stabilité des entreprises traditionnelles.

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publié le 2 avril 2001 à 0h22

Vite embauchés, vite débarqués. En 1999-2000, on quittait la vieille économie pour se faire «peur» dans une entreprise du Net. Un an plus tard, on revient à la maison, bien au chaud au sein d'un grand groupe. L'été dernier, l'«e-krach» a traversé l'Atlantique. Là-bas, c'est l'hécatombe. Sur les quinze derniers mois, plus de 60 000 emplois ont été supprimés dans le secteur. En France et en Europe (lire page V), la tempête souffle depuis l'automne. Revers boursiers, business plans avortés, échecs commerciaux, les start-up françaises vacillent ou ferment carrément. Des noms célèbres sont tombés (Spray, Vivrefemme, KoobuyCity ou Clust), d'autres attendent leur mort prochaine. Selon le Journal du Net, une centaine de start-up devraient encore disparaître d'ici à juin, faute de boucler un nouveau tour de table. La facture humaine commence à grimper. 10 à 15 % des 50 000 employés de la Net économie seraient victimes des restructurations et des fermetures.

Au côté du seul Marks & Spencer qui vient d'annoncer d'un coup 1 700 suppressions d'emplois en France, cela paraît peu. Mais la nouvelle économie se fait remarquer par ses méthodes. Des Etats-Unis, les jeunes patrons français ont adopté le style libéral. Ils considèrent souvent le code du travail comme un carcan inutile. S'affranchissant au plus vite de ce texte, ils ne s'embarrassent pas de plans sociaux ni de licenciements (lire page IV). Ils préfèrent négocier en tête à tête des «départs volontaires». D'outre-Atlantique, ils ont