Dans certaines start-up, les procédures de licenciement sont aussi rapides et brutales que la chute du Nasdaq. Les jeunes patrons de la Net économie n'hésitent pas à se comporter comme leurs homologues américains lorsque leur entreprise est menacée (lire page V) et à virer leurs salariés du jour au lendemain, sans autre forme d'explication. L'absence de syndicats favorise les méthodes expéditives. Jusqu'à aujourd'hui, la plupart des salariés s'accommodaient volontiers de cette absence de règles collectives, moquant le «syndicalisme à la Krasucki» et lui préférant des négociations individuelles. Pas de convention collective, des syndicats quasi inexistants, des salaires négociés à la tête du client... Selon un récent sondage (1), les salariés des start-up font trois fois plus confiance à leur direction (27 %) qu'à un syndicat (8 %) pour défendre leurs droits. Douce illusion qui ne dure que le temps des bénéfices. Quand vient celui des licenciements, ces mêmes salariés redécouvrent les vertus du code du travail. Chronique d'un retournement à travers quatre atterrissages sociaux en douleur.
Freesbee.com un plan social à l'arraché
Ce fournisseur d'accès gratuit à l'Internet (FAI), situé en plein Silicon Sentier à Paris, était l'un des plus populaires du marché. Jusqu'à son rachat par Liberty Surf en octobre. Freesbee s'était fait connaître par une publicité innovante et, surtout, par sa hot line moins chère et plus performante. Plus de 80 salariés, 27 ans de moyenne d'âge, se rela