Zurich envoyée spéciale
Il y a mille et une façons de présenter un exercice. Nommé le 16 mars à la tête du groupe aérien suisse SAirGroup et toujours numéro 2 de Nestlé, Mario Corti a choisi de tricoter un bilan de l'année 2000 présentable pour les Suisses, chez lesquels la déconfiture de la maison mère de Swissair a pris la dimension d'une affaire d'Etat. Ce bilan, présenté hier à Zurich, tient en trois chiffres. Hors ses participations à l'étranger, SAirGroup a dégagé un résultat d'exploitation de 603 millions de francs suisses (395 millions d'euros). Les pertes liées à ses participations, en particulier dans des compagnies françaises et belges, s'élevant à près de 3,2 milliards de francs suisses (2,1 milliards d'euros), le résultat net du groupe plonge dans le rouge à hauteur de 2,9 milliards de francs suisses (1,9 milliard d'euros), plus encore que les 770 millions prévus.
Recentrage. De ces trois chiffres, Mario Corti a tiré les conséquences. Immédiates pour les 23 hôtels de Swissotel, appelés à être vendus pour apporter du cash. Comme pour la compagnie aérienne régionale française Air Littoral, qui, à compter de ce jour, ne recevra plus un sou de la Suisse. Conséquences différées au 25 avril, jour de l'assemblée générale des actionnaires, pour AOM et Air Liberté. Et au début de l'été pour Sabena, la compagnie belge, sommée de présenter un nouveau plan de relance. Avec des fonds propres amputés de moitié et réduits à 1,6 milliard de francs suisses, pour un chiffre d'aff