C'est un classique de la cohabitation: chatouiller l'autre là où c'est sensible. Puisque son Premier ministre est face à une grève de la SNCF qui risque de gâcher les départs en vacances des Parisiens, le chef de l'Etat en a remis une louche. Et de plaider, hier, pour l'instauration d'un service minimum, histoire de ne pas faillir à la tradition qui veut qu'à chaque conflit dans les transports publics, la droite le réclame. En déplacement à Caen (lire aussi en page 14), Jacques Chirac a donc réclamé «l'instauration d'un service minimum dans le secteur public», qu'il appartient «aux partenaires sociaux de négocier et d'instituer eux-mêmes».
Pique. «La grève est un droit fondamental, garanti par la Constitution et que personne ne met en cause. C'est une liberté. Mais, comme toute liberté, elle trouve aussi ses limites dans la prise en compte des libertés d'autrui», a-t-il expliqué devant les maires du Calvados. Une pique dans le jardin de Lionel Jospin. Mardi à l'Assemblée, le chef du gouvernement avait déjà pris soin de répondre à l'opposition: «Le service minimum, lorsque vous avez été aux responsabilités, pourquoi ne l'avez-vous pas fait? Vous en parlez quand vous êtes dans l'opposition, vous vous gardez de le proposer [quand vous êtes] au pouvoir, car vous savez que cela non seulement ne serait pas techniquement efficace, mais provoquerait une levée de boucliers dans le monde syndical et salarial français.» En «règle générale», avait-il précisé, les Français sont «plutôt en