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Libération

Grève à double emploi à l'ANPE.

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Manifestation sans précédent hier pour les 35 heures, et contre le Pare.
publié le 6 avril 2001 à 0h24

«La plus grande grève de l'histoire de l'Agence», affirmaient hier les syndicats de l'ANPE, réunis en assemblée générale à Paris. La moitié des 18 000 agents ont cessé le travail pour réclamer des embauches dans le cadre du passage aux 35 heures prévu pour le 1er janvier 2002. Plus de 600 personnes, en majorité des femmes, ont manifesté hier devant le ministère de l'Emploi au cri de «Guigou, avec nous!». Peine perdue: la ministre n'a pas voulu les recevoir. Le DRH de l'Agence a bien reçu une délégation mais refuse de reprendre les négociations 35 heures sous la pression de la rue. «J'appelle ça du mépris!», résume Claudie, une conseillère venue de Nantes pour «demander des embauches et dire non au Pare». Car cette grève de vingt-quatre heures, qui a paralysé les deux tiers des ANPE, a également permis aux agents d'exprimer leur malaise face au Pare, le Plan d'aide au retour à l'Emploi, qui sera instauré le 1er juillet 2001 (voir encadré).

«La baisse du chômage ne signifie pas une baisse de notre charge de travail, explique Jean-Philippe, 28 ans. Au contraire: les employeurs sont de plus en plus exigeants et, comme les postes que l'on propose sont de plus en plus précaires, on voit revenir les chômeurs au bout de quelques mois.» Lui aussi dénonce le Pare, qu'il juge «du domaine de la répression». Il ne veut pas forcer un demandeur d'emploi à «accepter un métier qui n'est pas le sien ou un salaire qu'il trouve insuffisant». Même inquiétude chez Xavier, de Poitiers, qui refuse d