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Libération

L'«annonce brutale» au tribunal

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Marks & Spencer était assigné en référé.
publié le 6 avril 2001 à 0h24

Le 29 mars, à 7 h 55, les représentants du personnel de Marks & Spencer apprenaient, «cinq minutes avant la Bourse de Londres, lors d'une réunion informelle», la fermeture des 18 magasins et du siège français de l'enseigne d'ici au 31 décembre. Une annonce «brutale et délinquante», s'est employé à démontrer hier Stéphane Kadri, l'avocat de trois syndicats français de Marks & Spencer, la CGT, le Sycopa et FO, devant le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris.

«Comment la direction France du groupe peut-elle prétendre avoir été avertie la veille de ce soi-disant projet de fermeture qui, vu l'ampleur de l'annonce, sonne comme une décision irrévocable, et aurait dû à ce titre faire l'objet d'une consultation préalable des représentants du personnel en bonne et due forme ?», a fustigé l'avocat. De fait, des mails échangés entre les directions britannique et française, et interceptés par des salariés quelques semaines avant, balayent la version de l'improvisation. Le 13 février, il est écrit, en substance : «Il est urgent de mettre en place une cellule de crise, de sensibiliser les responsables des magasins à l'impact de l'annonce qui va être faite, et de préparer également Luc Vandevelde, le patron de l'enseigne, à communiquer sur le sujet.» Le 23 mars, un autre mail s'adresse à «l'équipe en charge du projet en France» : «Soyez prêts pour la semaine d'après.»

Pourtant, a insisté l'avocat, «lorsque le 13 mars, lors d'un CE extraordinaire, les délégués centraux de l'