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Libération

La FNSEA tente sa révolution culturelle

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Le syndicat prône l'avènement d'une agriculture raisonnée.
publié le 6 avril 2001 à 0h24

La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles lance dans la douleur une révolution culturelle qui va bien au-delà de l'appel dramatique à l'unité syndicale du monde paysan ­ y compris la Confédération paysanne ­, lancé mercredi matin par Luc Guyau. Aux Sables-d'Olonne, où la FNSEA tenait son 55e congrès, le dernier pour «Luc», l'emblématique patron du premier syndicat agricole a même entonné à son tour le refrain de l'«agriculture raisonnée», celle qui, à la mode FNSEA, tient compte des exigences du consommateur.

Traumatisme. Mardi, l'ambiance était tendue, presque électrique. Tout a basculé dans l'après-midi. Réunis à huis clos dans un amphi, quelque 350 délégués de la maison, traumatisés par la crise de l'élevage et la remise en question de l'agriculture intensive, écoutent d'abord sagement ceux de la «tribune», les secrétaires généraux et la direction du syndicat. Soudain, le huis clos dérape. Raymond Vial, de la fédération départementale de la Loire, se lève, larmes aux yeux, et explique que la FNSEA ne peut plus rester isolée face aux pouvoirs publics qui, dit-il, lui tombent dessus à bras raccourcis. La salle frémit, beaucoup se rallient. «Ça fait un drôle d'effet de voir un gaillard comme ça pleurer devant tout le monde», dit un témoin. Luc Guyau paraît d'abord un peu dépassé par la tournure que prend la situation. Ses proches, à leur tour, le pressent d'accepter de lancer officiellement l'appel à l'unité syndicale pour le lendemain, mercredi.

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