L'étau se resserre. Les mesures de rétorsion se multiplient contre Danone. Après la montée au créneau d'une centaine de députés de la majorité, qui ont appelé au boycott des produits du groupe (Libération d'hier), le cercle des attaques s'est élargi. Même Donique Voynet, ministre de l'Environnement, y est allée de son couplet sur cette pratique estimant que c'est «une bonne façon pour les citoyens de manifester leur solidarité avec les salariés et leur désapprobation des pratiques d'une entreprise bénéficiaire».
La région Ile-de-France et l'Europe ont signifié leur désapprobation face à l'attitude de Danone; Jean-Paul Huchon, président (PS) de la région, a ainsi annoncé qu'il gelait «la mise en place des aides prévues» aménagement routier pour l'implantation d'un centre de recherches Danone à Palaiseau (Essonne). «Et l'ensemble des conseillers régionaux a décidé du gel, gauche et droite réunies...», rappelle Huchon. Lequel, d'une voix posée, ne décolère pas. «Danone nous a menti! confie-t-il. Il y a six mois, je suis allé dans le bureau de Franck Riboud (PDG du groupe, ndlr) pour parler des subventions que le conseil régional voulait verser au conseil général de l'Essonne. Il ne m'a pas dit un mot sur les licenciements qui se négociaient» à deux pas. A Ris-Orangis, où près de 416 emplois doivent être supprimés d'ici à 2004. «C'est se moquer du monde, prendre les élus pour des cons, des gamins, des galopins», jure-t-il. Le président de la région Ile-de-France se sent «trah