Comme en mai 1996. A l'époque, Danone avait annoncé la fermeture de deux de ses usines de produits laitiers frais à Strasbourg et à Seclin, près de Lille. Trois cents emplois sont supprimés, alors que le groupe annonce de très bons résultats. A cela se greffe la succession d'Antoine Riboud par son fils, Franck. La crise que traverse aujourd'hui Danone, a un air de déjà vu. Comme si la leçon n'avait pas été retenue.
Condamnation. Déjà en 1996, les politiques montent au créneau: Martine Aubry, qui vise une circonscription dans le Nord, s'en va conseiller son ami «Antoine», sur sa stratégie sociale. Catherine Trautmann, alors à la mairie de Strasbourg, fustige le groupe qui «réalise des bénéfices, mais qui licencie et réembauche sur des postes subventionnés.» La bataille syndicale débute, et l'exécution des plans est retardée après la condamnation judiciaire de Danone qui doit reprendre la procédure à zéro. A l'époque, un délégué syndical CGT, Jacques Vintaer, devient l'un des meneurs: «Vous ne vous intéressez qu'aux aspects financiers, jette-t-il au visage de d'Antoine Riboud lors du comité central d'entreprise qui aborde le plan. Vous oubliez que vous fabriquez avec des hommes et des femmes. Vous allez continuer à casser des entreprises parce qu'il vous faut de l'argent. Vous nous trouverez toujours contre vous parce que nous ne pouvons pas admettre ce que vous faites.» Les discours n'ont pas changé. Les justifications patronales non plus.
Aujourd'hui, Danone dit qu'il est préf