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Libération

Chez les autres LU, l'«arme fatale» fait peur

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A Cestas ou à Besançon, les employés craignent le chômage technique.
publié le 7 avril 2001 à 0h25

Les employés se pressent sous une pluie battante à la sortie de l'usine LU de Cestas, dans la banlieue bordelaise. Personne ne tient vraiment à parler, ni du plan de restructuration de la direction, ni du boycottage anti-Danone lancé par les élus de gauche. «Non, franchement, rien à dire. Voyez plutôt avec eux, là-bas», lance une jeune femme. Eux, ce sont la demi-douzaine de militants CGT qui forme un piquet de grève à l'entrée de l'usine. Pour la CGT, c'est clair: «On est solidaire.» Le syndicat, partout en France, a fait passer la consigne. «Le boycott est une action légitime», pour exiger que Danone ne ferme pas ses usines.

Menace. A l'unité de Cestas, qui emploie 474 personnes, pas question de fermeture ni de suppressions d'emploi: le groupe a, au contraire, prévu d'augmenter les effectifs. La production devrait passer de 25 000 à 55 000 tonnes, et les 69 postes additionnels prévus risquent de ne pas suffire pour assurer la charge supplémentaire de travail. Personne, pour l'instant, ne sait comment l'usine va être réorganisée.

Depuis le début de la semaine, le grand sujet de discussion dans les couloirs, c'est le boycottage. Et le débat est parfois houleux. La CFDT, ici comme ailleurs, est totalement contre. «Si les gens n'achètent plus de gâteaux, on va être au chômage technique», dit Reine Rousseli, la déléguée qui gère, depuis Cestas, la coordination nationale des usines. La fédération générale de l'alimentation CFDT ne dit pas autre chose: «Le boycott c'est un truc des