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Libération

Danone au régime boycott

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A gauche, les soutiens politiques se multiplient.
publié le 7 avril 2001 à 0h25

L'émotion contre le plan social ne retombe pas. A défaut de se lever tous contre la firme, ils sont de plus en plus nombreux à rejoindre le mot d'ordre de boycottage des produits, lancé par certains salariés de Calais et de Ris-Orangis (les deux usines LU qui vont être fermées), et relayé par les politiques.

Après le communiste Robert Hue, les élus de gauche ont suivi, à commencer par 90 députés de l'Assemblée nationale. Et des ministres du gouvernement s'y mettent. Suivant Dominique Voynet, ministre de l'Environnement, Guy Hascoët, secrétaire d'Etat à l'Economie solidaire, s'est rallié vendredi au mot d'ordre. Il a plaidé pour qu'un dispositif législatif voie le jour et «empêche les entreprises de licencier lorsqu'elles font des bénéfices». Via une «restitution sociale». Elle serait «prise sur les dividendes et attribuée aux salariés» et «dissuaderait l'entreprise d'engager toute restructuration motivée uniquement par des intérêts financiers».

Mais la gauche plurielle a été rattrapée vendredi par l'extrême gauche. Qui n'a pas manqué de stigmatiser le «réveil» de la gauche plurielle. Ironique, Alain Krivine (LCR) a fait le lien entre les «mauvais» résultats des municipales et la réaction du gouvernement. Il s'étonne que Lionel Jospin «redécouvre le prolétariat». Vindicative, Arlette Laguiller (LO) a dénoncé le «cynisme du trust Danone». Avant de fustiger l'opportunisme des politiques, qui «se précipitent sur ce boycott pour faire oublier qu'ils n'ont rien fait depuis des année