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Libération

L'e-mail brûle la politesse aux enveloppes

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L'US Postal envisage l'arrêt du courrier le samedi.
publié le 7 avril 2001 à 0h25

L'e-mail va-t-il tuer le snail mail, le courrier escargot du postier, comme on l'appelle ironiquement aux Etats-Unis ? La part croissante du courrier électronique dans les correspondances est, en tous les cas, à l'origine de l'annonce par US Postal, la poste américaine, d'un probable arrêt de la distribution du courrier le samedi. Confrontée à la baisse de la demande, l'entreprise a engagé un programme drastique afin de réduire ses coûts de 2,5 milliards de dollars (2,8 milliards d'euros) d'ici à 2003. De fait, 75 % des Américains utilisent l'e-mail selon un rapport de l'entreprise de courrier électronique United Messaging et les entreprises généreraient à elles seules 50 % du trafic au niveau mondial.

La vision manichéenne qui voudrait que le courrier physique s'effondre face à l'explosion des e-mails ne correspond pas à la réalité. United Messaging note un ralentissement de la croissance des e-mails professionnels, 34 % en 2000 contre 64 % en 1999. Les usagers outre-Atlantique restent attachés au bon vieux pli postal. Selon Pitney Bowes, entreprise spécialisée dans le traitement du courrier, 93 % des Américains préfèrent recevoir des documents par la voie classique. L'autre surprise vient de la croissance du courrier à l'ère de l'Internet. La généralisation des échanges immatériels engendre plus d'échanges matériels qu'elle n'en abolit, du fait même de l'explosion de ces échanges.

Croissance. A la Poste, le courrier a crû en valeur de 1,3 % en 2000, dopé notamment par les ma